Message de l'ADPSO

Le 27/12/2019

Suite à divers articles de presse sur le dragage du port de la Teste de Buch mais plus précisément concernant le traitement des vases testerines, la destination  et l’utilisation du bassin de la Mole, l’Association de Défense des Prés Salés Ouest (A.D.P.S.O.) souhaite faire quelques précisions.  

Réunis le 29 novembre dernier, les membres du Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon (P.N.M.B.A) ont donnés un avis concernant la saisine émanant de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (D.D.T.M.) sur le principe de dragage du port testerin mais pas, comme l’a rappelé son Président Monsieur Deluga, sur le transfert des vases testerines au centre de pré-traitement des sédiments maritimes plus communément appelé, le bassin de décantation gujanais de La Mole.

Ce vote fut adopté par 56 voix, les gujanais au nombre de 7 étant hostiles à une mise en dépôt des sédiments testerins sur le site. Plus surprenant fut le vote de Thierry Lafon, le Président des ostréiculteurs au Comité Régional de la Conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRACC) qui pour sûrement ne pas rentrer en conflit avec ses collègues, a préféré s’abstenir pour cet avis, mais nul doute que ses confrères testerins ont sûrement dû apprécier cette position.

Au cours de cette réunion, Xavier Paris 1er adjoint gujanais représentant sa ville au sein du P.N.M.B.A. a tenu des propos contestables. «  Si le dragage en lui même du Port de La Teste ne me pose aucune difficulté bien au contraire, en revanche, je suis farouchement opposé au choix du site de La Mole  et de son bassin de décantation non étanche pour l’accueil des boues testerines. Il est regrettable que le P.N.M.B.A. se prononce uniquement sur le volet dragage et fasse totalement abstraction du volet traitement des boues, dissocier ces 2 volets est un non sens. Le choix du site de La Mole est celui du S.M.P.B.A., il serait irresponsable de fermer les yeux sur un risque de pollution du Bassin d’Arcachon alors que d’autres solutions, plus respectueuses de l’environnement, existent  comme la possibilité de transfert sur le site privé du Teich, rendre étanche le bassin de La Mole ou créer un second bassin étanche pour le dragage régulier des 8 ports ostréicoles du Sud Bassin ».

L’A.D.P.S.O. conteste ces propos :
-  Pourquoi Monsieur Paris n’a  pas, ce jour là, donné sa position de ne pas dissocier les 2 volets dragage et traitement des sédiments. Quand on est élu d’une collectivité il faut aller au fond des problèmes.
- Autre contre vérité, rendre le bassin de décantation de La Mole étanche ce qui est contraire à la technique du traitement des vases à terre car comment faire sécher des vases très liquides si l’eau ne s’écoule pas.                       Au lieu d’un séchage des sédiments en quelques mois il faudrait 2 ou 3 ans ce qui serait incompatible avec la rotation envisagée des dragages des ports du Sud Bassin.
- Concernant le risque de pollution, ce n’est pas en déplaçant entre 40 000 et 50 000 m3 de vases que la turbidité  du Bassin d’Arcachon s’en trouvera impactée. Les gujanais se sont-ils souciés si le bassin de décantation de Verdalles traitant les sédiments du port de La Hume est étanche, les vases humoises étant déposées à même le sable. Idem pour le centre de traitement des sédiments maritimes géré par la société Sovasol au Teich, les bassins de décantation ne sont pas étanches et pourtant ils accueillent depuis quelques années, les seules vases du port d’Arcachon.
On peut prendre comme exemple sur les autres ports traités ces dernières années, Audenge, Andernos, Arès, Lanton, Le Teich lesquels ont déposés leurs vases au plus près des lieux dragués sans polluer ni l’environnement, ni les eaux du  Bassin d’Arcachon.
Autre position sur le sujet, suite à un article paru dans la presse, Monsieur Jean Marie Froidefond, une des chevilles ouvrières de la Sépanso indique qu’il est également contre l’utilisation du bassin de La Mole, inadapté pour recevoir les boues de dragage car dépourvu de fond étanche et de récupération des eaux de décantation pour cause de pollution. C’est la aussi un non sens car les analyses présentes dans le dossier règlementaire mettent en avant une absence de pollution.
Alors, pourquoi toutes ces réticences de la part de Monsieur Paris, des gujanais en général et de la Sépenso en particulier ………

 

Autres inexactitudes annoncées au cours de la réunion du PNM : Comme le calendrier indicatif de l’instruction l’a à tort indiqué, le début des travaux de dragage à La Teste de Buch se ferait au 2ème semestre 2020 suite à la phase d’examen de l’instruction  de la D.D.T.M.33 (2 mois) , s’ensuivrait la phase d’enquête publique (3 – 4 mois) et celle  de la décision avec avis du CODERST (4 mois), soit  un nouveau retard pour le dragage à La Teste de Buch de 12 mois.

Pourtant le S.M.P.B.A. persiste en indiquant  que l’enquête publique aura  bien lieu en début d’année avec un démarrage des travaux en mars – avril pour la Canelette,  la D.D.T.M.33 ayant donné son aval.
Par contre, si sur la présentation du projet (objectifs et techniques), le volume des vases à traiter est conforme aux prévisions, soit 46 000 m3, c’est le gain en profondeur maximal sur le profil qui est faux puisque qu’il est prévu d’enlever non pas 40 cm comme annoncé mais bien 1 mètre, les échantillons de toxicité des sédiments ayant été prélevés sur un mètre de profondeur.
Egalement on peut noter que la Darse Ouest sera draguée après confortement des quais, ce qui pourrait rassurer tous les acteurs qu’ils soient professionnels, associatifs, ou particuliers.

Pourquoi un transfert des vases testerines au centre de pré-traitements de la Mole.
Le nerf de la guerre étant le financement, il est anormal que les opposants n’adhérent pas au projet du S.M.P.B.A. En effet, ils préfèrent ignorer la vérité, à savoir que c’est le coût des opérations pour draguer le port de La Teste de Buch qui est en grande partie responsable du choix du site de La Mole, créé en 2009 par le Département pour les ports du Bassin Sud.   
Gujan Mestras a pourtant longtemps profité des largesses d’abord du Conseil Général et maintenant du Conseil Départemental pour des travaux et des dragages dans presque tous ses ports dont on peut rappeler ceux  importants mais très coûteux de la calle de mise à l’eau à Larros pour sortir les  gros bateaux de l’usine Couach. N’ayant jamais contesté ces priorités, la ville testerine trouve lamentable qu’en retour, après une attente de presque 40 années pour voir son port dragué, Gujan Mestras bloque le dossier.

Ce qu’il faut savoir, c’est que le mètre cube stocké au centre de traitements des sédiments du Teich, géré par la société Sovasol revient à 65 euros le mètre cube donc, pour déposer les vases sur ce site, il faut en avoir les moyens. On comprend mieux pourquoi les autres ports délaissent cette possibilité.
Le port d’Arcachon avec des recettes de ses 2600 places de bateaux sur pontons peut se permettre de déposer les vases  sur le site teichois comme va le faire en début d’année 2020 le port privé de La Vigne / Cap Ferret pour lequel  la Société Nautique qui le gère, a vendu aux propriétaires des 300 bateaux, 200 actions au prix de 30 000 euros l’unité pour financer les travaux d’un montant chiffré à 5 millions d’euros. A ce prix les places sont chères ……….

Ces deux exemples montrent bien la difficulté pour le S.M.P.B.A. d’aller déposer les vases testerines ailleurs qu’à La Mole car le Département lui alloue des subventions ne permettant pas la possibilité d’un dépôt au Teich.
En effet c’est 5 millions d’euros que le S.M.P.B.A. a reçu du Département pour commencer certains travaux portuaires à La Teste de Buch. Le port Rocher ayant bénéficié d’aménagements  pour  2,5 millions d’euros, la même somme  reste donc disponible et si celle-ci n’est pas employée en 2020, elle sera utilisée pour d’autres travaux mais définitivement perdue pour les projets maritimes à La Teste de Buch
De ce fait, le projet envisagé d’un port à sec de 500 places avec de nombreux emplois induits aux Prés Salés Ouest par les sociétés Holding Perez et Offshore Services, pourrait ne pas voir le jour.

Constat: Le port de La Teste de Buch Centre n’a pas été dragué depuis de longues années. L’accumulation des sédiments contraints les activités professionnelles, de plaisances et de loisirs à réduire les horaires d’accessibilité, c’est donc l’intérêt de tous les utilisateurs d’avoir rapidement un port dragué et propre.

Conclusion : Il est bon quelquefois de rétablir certaines vérités colportées par les habituels détracteurs.
L’A.D.P.S.O. souhaite qu’un consensus rapide soit trouvé pour qu’enfin La Teste de Buch ne soit pas encore une fois le dernier de la classe en matière de traitement des vases portuaires.
                                                                                                                           
                                                                                                                Claude Badet. le 25 / 12 /2019

 

 

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